La criminalistique ou « sciences forensiques »
Les sciences forensiques peuvent être utilisées pour résoudre toute une variété de crimes ou, du moins, pour aider les enquêteurs. Elles tirent leur origine du « principe de Locard », selon lequel « tout contact laisse des traces ». Par exemple, si quelqu'un s’appuie sur un meuble, des fibres de ses vêtements vont s’attacher à ce meuble mais une écharde de ce meuble pourra également rester dans ses vêtements. De la présence, la nature et l’abondance de ces traces, les scientifiques peuvent découvrir beaucoup sur la personne qui les a laissées.
Ce principe n’est pas totalement fiable s’il est utilisé seul. Il existe un autre principe qui doit également être pris en compte lorsque l’on examine des indices : le « principe d’individualité », selon lequel deux objets ne sont jamais identiques. Si on peut distinguer deux objets l’un de l’autre, il est évident qu’ils ne proviennent pas de la même source. Au contraire, si on ne peut les distinguer, ils doivent être examinés plus en détail afin de déterminer s’ils ont la même origine.
Ces deux principes appliqués ensemble sont inestimables pour le scientifique forensique et l’accusation. Si l’on peut prouver qu’une empreinte digitale relevée sur une scène de crime ne peut être distinguée d’une empreinte prélevée sur un suspect, une preuve positive peut être présentée par l’accusation lors d’un procès. De nombreux tueurs en série ont été condamnés, entre autre, parce que les sciences forensiques ont pu prouver que des fibres trouvées sur les victimes correspondaient à celles prélevées sur la moquette de leur voiture.
En utilisant ces deux principes, les scientifiques forensiques peuvent apporter énormément de preuves dans une affaire de meurtre. Tous les évènements, avant, pendant et après le meurtre pouvant être recréées.
ADN
« Arme magique » utilisée de plus en plus souvent durant les procès, l’analyse d’ADN permet, grâce à des échantillons prélevés sur une scène de crime, un corps ou suspect, de dresser un profil génétique. En comparant avec succès le profil d’un suspect avec celui dressé grâce à du sperme trouvé sur un corps, par exemple, on peut prouver que ce suspect est responsable du viol de la victime, voir plus.
Anthropologie légale
L’anthropologie légale est l’application de l’anthropologie physique lors d’une enquête criminelle. Cette science, que l’on confond souvent avec la médecine légale, concerne les corps brulés, décomposés ou à l’état de squelettes. Les anthropologues légaux vont souvent sur les sites où l’on a découvert le corps dans cet état et tentent de fournir des informations qui permettront de l’identifier. Ils interprètent également les blessures et cassures qui peuvent être relatives à la cause de la mort.
Art forensique
L’objectif premier de l’art forensique est de présenter une information visuelle qui aide à l’identification, l’appréhension ou la condamnation d’un criminel, ou qui permette d’identifier une personne décédée dont on ignore l’identité.
• Portrait robot : un dessin du visage du criminel réalisé grâce à la description d’un témoin ou de la victime ayant survécu, ou la recréation du visage de la personne décédée à partir de son crâne.
• Sculpture forensique : une reconstitution faciale en 3 dimensions, à partir du crâne d’une personne décédée inconnue ou disparue.
• Modification d’image : modifier la photographie d’une personne disparue en la vieillissant afin de tenir compte du temps qui à passé depuis sa disparition (victime) ou sa fuite (criminel).
Entomologie légale
L’analyse des larves d’insectes sur et dans les cadavres. Selon l’état d’avancement de leur développement, la présence d'œufs, d’asticots ou de mouches peut déterminer précisément depuis combien de temps est morte la victime. L’entomologie permet également de savoir si le corps a été déplacé depuis que la personne a été assassinée, et si c’est le cas, dans quelles conditions il a été conservé durant cette période et combien de temps elle a duré.
Médecine légale
Cette spécialité concerne l’investigation des corps, l’interprétation des blessures afin de déterminer comment la victime est morte, la cause et la manière de la mort. La fameuse autopsie est la partie principale de la médecine légale. En utilisant les informations des enquêteurs, des preuves physiques, son rapport d’autopsie et d’autres informations médicales, le médecin légiste peut souvent reconstruire les évènements qui ont eu lieu au moment de la mort de la victime : l’arme ou l’objet utilisé pour tuer, la taille de l’agresseur, le fait qu’il soit droitier ou gaucher, si la victime a été attaquée par surprise ou si elle s’est défendue, etc...
Odontologie légale
La dentisterie moderne appliquée à la loi. Généralement, cette science est utilisée afin de comparer les radios dentaires d’une victime et celles d’une personne disparue. Mais elle concerne également l’analyse de marque de dents sur un corps ou un aliment afin d’en identifier l’auteur. Elle permet aussi de déterminer si des morceaux d’os minuscules trouvés sur un lieu de crime sont des dents, même si l’assassin a voulu faire disparaitre le corps.
Toxicologie
Elle concerne les aspects médicolégaux de l’alcool, des drogues et des poisons. L’interprétation et l’analyse des niveaux de drogues présents dans le sang ou de poison dans le corps (foi, cheveux...), l’utilisation habituelle de drogues, peut permettre de connaitre les circonstances et la cause de la mort, les habitudes de vie de la victime, etc.
Les TIC (Techniciens en Identification Criminelle)
Les TIC interviennent sur les scènes de crime pour effectuer les actes de police technique et scientifique. Leur mission est principalement d'organiser les constatations sur les lieux d’un crime ou d’un délit et de rechercher les preuves matérielles au travers d’opérations techniques, notamment des
prélèvements d’indices. « Crimescopes », « Crimélites », « mallettes bio et empreintes », « Blue-Star », appareils photo numériques et argentiques ; tout ce matériel a enrichi l'équipement des TIC et il serait actuellement inconcevable de travailler sans !
La tenue de protection
Cette « enveloppe » en matière blanche plastifiée est très légère et a une capuche intégrée. Par sa valeur aseptisante, cette tenue représente l'un des premiers maillons de l'action sur la scène de crime : on ne doit rien laisser apparaitre de sa présentation physique et vestimentaire pour ne rien apporter de l'extérieur, pas un cheveu, pas une fibre textile, voire dans certains cas pas une poussière collée aux chaussures.
Le périmètre de sécurité
Il est fixé à un rayon de 50 mètres autour du corps. La mise en place se fait à l'aide de piquets métalliques et d'une tresse jaune. Le cheminement menant à la scène de crime est balisé par des flèches blanches sur fond noir tous les 3 mètres et dont il ne faut s'éloigner sous aucun prétexte. Les indices sont balisés par des plaquettes coniques à deux pans permettant de les placer par dessus et les protégeant des rayons UV du soleil, gênants pour les éventuelles analyses en biologie moléculaire.
Le thermomètre tympanique
Un petit boitier en plastique avec un cadran à affichage digital et un cordon relié à une sonde métallique d'une quinzaine de centimètres. C'est un instrument servant à estimer l'heure de la mort. On détermine la température ambiante, puis la température du sol, pour avoir une référence, puis on enfonce la sonde dans l'oreille du cadavre. En fonction du nombre de degrés perdus, on peut déterminer l'heure de la mort.
Le « Crimescope »
Même si la recherche d'empreintes digitales à l'aide d'un pinceau souple et de la fameuse poudre « magique » est encore utilisé, cet objet apporte un gain supplémentaire par rapport à la méthode classique. Le « Crimescope » ou le « Polilight » sont des lasers lumineux émettant, par l’intermédiaire de fibres optiques, des longueurs d’onde allant de l’infrarouge à l’ultraviolet. Après obscurcissement de la pièce, les traces digitales sont éclairées dans cet intervalle du spectre électromagnétique, réfléchissent la lumière par le phénomène de luminescence et sont révélées (au même titre que les poils, fibres et minuscules résidus biologiques).
Les « Crimélites »
Il s'agit d'une source de lumière à haute intensité permettant, à l'aide de longueurs d'ondes prédéfinies, d'obtenir une visualisation des fluides corporels ou des particules organiques. Il faut porter des lunettes colorées en fonction de la gamme de fréquence de la lumière et l'on peut ainsi visualiser des indices invisibles à l'oeil nu. L'objet fonctionne sur pile et ressemble à un cylindre de métal assez lourd avec un interrupteur sur le dessus.
Le « Blue Star »
C'est un procédé de révélation physicochimique des traces de sang résiduelles lavées ou essuyées. Le produit est pulvérisé sur les endroits suspects et en cas de présence de molécules d'hémoglobine, le produit réagit avec les éléments ferreux, provoquant une coloration bleutée.
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