mardi 20 octobre 2015

Le « profiling » et l'étude des micro-expressions

Le « profiling » ou profilage criminel

Le profilage criminel est une méthode permettant à des enquêteurs spécialistes de la psychologie de déterminer le profil psychologique d'un individu a posteriori (c'est-à-dire après que des faits ont été commis). Il peut s'agir d'un criminel ou d'une victime (fugue, accidenté, etc.). En criminologie moderne, on considère en général qu'elle est la troisième étape des investigations policières : la première étant l'analyse d'indices, voie ouverte par Scotland Yard au XIXe siècle, et la seconde l'étude du crime en lui-même. La troisième étape, souvent optionnelle consistant à analyser lapsyché de l'individu recherché. On distingue le « profilage criminel » de l'« analyse criminelle » : le premier consiste à déterminer un profil psychologique d'après les éléments en évidence dans les délits commis, et est généralement pratiqué par des psychologues ou des psychiatres, qui font donc ici fonction de « profileurs ». L'analyse criminelle, elle, est une utilisation de l'outil informatique pour aider les enquêteurs (rapprochement de données de fichiers judiciaires, cartographies, etc.).

Histoire du profilage criminel

Le profilage criminel, tel qu'on l'utilise actuellement dans les services de police, est né aux États-Unis, où il fut consacré dans les années 1950 : le psychiatre James A. Brussel fut sollicité par les services de police pour les aider à résoudre une série d'attentats à la bombe qui frappèrent notamment les salles de cinéma de New York entre 1940 et 1956. C'est la précision du profil qu'il établit qui permit d'arrêter le criminel.

L’homme qui a réalisé le potentiel de l’utilisation du profilage pour cerner les criminels est Howard Teten, un ancien policier Californien qui avait rejoint le FBI en 1962. En 1969, cet ancien marine, grand, parlant doucement et portant de petites lunettes, qui ressemblait plus à un professeur d’université qu’à un agent fédéral, prit l’initiative d’enseigner aux recrues de l’Académie du FBI, à Quantico, un cours qu’il appela "Criminologie Appliquée", et ensuite "Criminologie Criminelle Appliquée", la fondation du profiling moderne. 

Il contacta le Docteur Brussel, à New York,et lui demanda de lui apprendre tout ce qu’il savait. Brussel a dû être un excellent professeur car, lorsque Teten revint à Quantico, il fut capable de résoudre plusieurs affaires non résolues en proposant des profils incroyablement exacts de criminels à ses étudiants, dont la plupart étaient des policiers.

Profileur au FBI ?

Il n’existe pas de profiler au FBI. Il y a des Agents Spéciaux du FBI, ayant une certaine formation et une certaine expérience, qui - entre autre - dressent des profils psychologiques de criminels non identifiés. Le « profiling » est réalisé par les Agents Spéciaux du National Center for the Analysis of Violent Crime (NCAVC) à Quantico. 

Les agents spéciaux qui proposent leur candidature pour entrer au NCAVC ne sont retenus que s’ils ont au minimum 8 à 10 ans d’expérience en tant qu’agent spécial. Le NCAVC emploie des personnes qui ont des expériences diverses mais la plupart sont spécialisées dans les crimes violents (homicides, viols, enlèvement d’enfant, menaces). Le NCAVC offre une aide à l’enquête mais n’enquête pas lui-même. Il offre son expertise, selon ses services, pour faire du profilage de criminel non identifié, évaluer les menaces, faire de l'analyse criminelle, élaborer des stratégies d’interrogatoire, préparer aux procès, élaborer des stratégies pour l’accusation, proposer des témoignages d’experts, coordonner les ressources. Le NCAVC conduit également des recherches et propose des formations aux agents du FBI concernant les crimes à haut risque, les crimes pervers et les crimes en série.


« Lie to me » ou les micro-expressions du visage

Une micro-expression est une expression faciale brève et involontaire que le visage humain exprime en fonction des émotions vécues. Elles apparaissent généralement lors de situations où les enjeux qui en découlent sont élevés, quand des personnes ont quelque chose à gagner ou à perdre. A la différence des expressions faciales, il est très difficile de feindre ou d'imiter une micro expression. Les micro-expressions expriment les sept émotions universelles: le dégout, la colère, la peur, la tristesse, la joie, la surprise, et le mépris[1]. Elles peuvent se produire en un temps très court, de l'ordre de 1/25ème de seconde.

Histoire

Les micro-expressions ont été découvertes en premier par Haggard et Isaacs. Dans une étude de 1966, Haggard et Isaacs ont souligné la manière par laquelle ils ont découvert ces expressions se déroulant en un "micro-moment", "en analysant des films tournés lors de séances de psychothérapie, en cherchant des indications de communication non-verbale entre le thérapeute et son patient". Dans les années 1960, William Condon a été un des pionniers dans l'étude des interactions au niveau de la fraction de seconde. Dans un de ses célèbres projets de recherche, il a minutieusement examiné quatre secondes et demie d'un segment de film, image par image, où chaque image représentait l'équivalent de 1/25ème de seconde. Après l'étude de cette portion de film durant un an et demi, il a pu discerner des « micro-mouvements » interactionnels, notamment entre une femme et son mari, où la première bougeait son épaule exactement au même moment où le mari levait sa main.

Paul Ekman

Paul Ekman (né le 15 février 1934) est un psychologue qui fut l'un des pionniers dans l'étude des émotions dans leurs relations aux expressions faciales. Il est considéré comme l'un des cent plus éminents psychologues du XXe siècle. 

Contrevenant les croyances de plusieurs anthropologues, Ekman affirme que les expressions du visage ne sont pas déterminées par la culture, mais qu’elles sont universelles, et partant biologiquement déterminées, comme Charles Darwin l'avait déjà conjecturé. Les découvertes d’Ekman sont de nos jours largement acceptées par les scientifiques. Ces expressions qui, selon Ekman, sont universelles comprennent celles exprimant haine, dégout, peur, joie, tristesse et surprise.

Dans le Diogenes Project (maintenant connu sous le nom de Programme Génies), Ekman a indiqué que les « microexpressions » du visage qu’il a montré peuvent facilement être utilisées d’une façon fiable pour détecter des mensonges. Ekman a dirigé et publié une recherche sur une énorme variété de sujets dans l’aire générale du comportement non-verbal. Son travail sur les mensonges, par exemple, n’était pas limité au visage, mais aussi à l’observation du reste du corps.

Dans sa profession il fait aussi allusion aux signes verbaux de mensonge. Quand il a été interviewé sur le scandale de Monica Lewinsky, il a mentionné qu’il a pu déterminer que Clinton mentait parce qu’il a employé un langage distant. Ekman travaille avec le chercheur Dimitris Metaxas, spécialisé en vision par ordinateur, à la conception d’un détecteur visuel de mensonges. Il a aussi contribué à l’étude des aspects sociaux des mensonges : pourquoi nous mentons et pourquoi nous nous intéressons à les détecter. Il est également formateur au FBI et conseiller scientifique pour la série télévisée « Lie to me », largement inspirée par ses travaux sur la détection du mensonge par les langages corporels et verbaux.

Perception innée : Le « Programme Génies »

La plupart des gens ne semblent pas percevoir leur propre micro-expressions ou celles des autres. Dans le Programme Génies, les chercheurs Paul Ekman et Maureen O'Sullivan ont étudié la possibilité pour certaines personnes de détecter une tromperie, un mensonge ou la fausseté. Sur les milliers de personnes ayant passé les tests, seules quelques unes ont été capables de détecter avec précision quand une personne était en train de mentir. Les chercheurs conduisant ce projet ont nommé ces personnes les « Génies de la Vérité ». A ce jour, le Programme Génies a identifié environ 50 personnes possédant cette faculté après avoir testé près de 20,000 personnes. Ces « Génies de la Vérité » utilisent les micro-expressions, parmi d'autres indices,

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