Page librement inspirée d'une aide de jeu réalisée en 1999 par Doug Ianelli pour le site officiel de Delta Green et consultable dans son intégralité sur le site du TOC.
La vie en tant
qu'Agent Spécial:
Après la remise des
diplômes, la plupart des jeunes agents vont directement dans l'un
des Bureaux Régionaux. Là, ils servent pendant une période d'essai
de deux ans et reçoivent une formation sur le tas. Après quatre
années, ils sont susceptibles d'être mutés d'office, selon les
besoins en personnels du Bureau. La structure de promotion standard
se fait au travers des Bureaux Régionaux. Le grade immédiatement
supérieur à celui d'Agent Spécial est le grade d'Agent Spécial
Superviseur. De là, l'agent voudra probablement devenir ASAC (Agent
Spécial en Charge Adjoint). Au-dessus d'eux, les SAC (Agents
Spéciaux en Charge) sont en charge de chaque Bureau Régional, mais
ce sont des places très disputées. A ce point, si un agent veut
encore progresser dans l'échelle, il est nécessaire qu'il se
déplace loin du terrain et qu'il obtienne son ticket pour un poste
d'encadrement au QG.
Par le passé, les agents
n'avaient pas grand-chose à dire sur leurs mutations, mais
désormais, ils ont un peu plus de choix dans leur affectation.
Toutefois, le plus souvent les agents sont susceptibles de faire
l'objet d'un transfert d'office. Un conseiller du FBI (l'un des deux
dans le pays) a déclaré que les mutations sont la cause principale
de stress parmi les agents. De plus, les agents sont obligés de
faire connaître tous les domaines de compétence qu'ils peuvent
avoir, et sont parfois appelés à voyager à travers tout le pays
pour servir en tant qu'expert conseil sur certaines affaires pour
lesquelles on estime qu'il peuvent apporter leur assistance.
Les Agents Spéciaux
débutent dans le service en tant qu'employés au niveau GS-10 sur
l'échelle de salaire du gouvernement, et peuvent atteindre l'échelon
GS-13 sur le terrain, dans un poste d'exécutant. En réalité, la
plupart des agents du Bureau sont à l'échelon de salaire GS-12.
Pour des agents sur la
Côte Est, l'échelon de traitement GS-12 (en 1998), débute à
47.066 $ et augmente d'environ 1500 $ par an pendant les quatre
premières années. Après cela, des augmentations similaires ont
lieu tous les deux ans.
Les agents ont aussi
droit à un supplément de traitement de 25 pour cent pour "Heures
Supplémentaires Administratives Incontrôlables", portant leurs
salaires à 60.000 $ et plus. A l'autre bout de l'échelle de
salaire, un Directeur Adjoint débute à 118.512 $ et touche
également des heures supplémentaires.
Les codes vestimentaires
stricts de l'Administration Hoover n'ont plus cours. Les agents de
terrain peuvent porter ce qui leur plait, pourvu que ce soit adapté
à la mission en cours.
Le Bureau est encore vu
comme un travail d'homme. De nos jours, dix pour cent des nouvelles
recrues sont des femmes, ce qui est une nette amélioration par
rapport à ce qui se passait auparavant. Les recruteurs affirment
qu'ils aimeraient qu'elles soient plus nombreuses, mais le fait est
que peu de femmes postulent. Les agents féminins sont autorisés à
travailler à mi-temps tant qu'elles ont de jeunes enfants si elles
le souhaitent, et les agents des deux sexes ont la possibilité de
prendre un congé parental (de paternité/maternité) jusqu'à 6
mois. Seul un agent féminin a jamais atteint un poste de SAC, et
elle est connue sous le sobriquet de "La Reine des Abeilles"
("Queen Bees" en VO) par les membres essentiellement
masculins du Bureau.
Il y a eu quelques cas de
discrimination sexuelle présumés, la majorité des plaintes
provenant d'agents féminins affirmant que leurs supérieurs avaient
fait des remarques désobligeantes sur la capacité d'une femme à
faire le travail. Dans une étude récente (au moment de la rédaction
de cet article, en 1999, NdT), 13 pour cent des employés féminins
(et 2 pour cent des employés masculins) ont admis avoir souffert de
harcèlement. 40 pour cent de ceux qui ont déclaré avoir été
victime de harcèlement étaient des agents, le reste faisaient
partie du personnel de soutien. En réalité, seulement 10 pour cent
d'entre eux ont rapporté le (ou les) incident(s) officiellement.
Il y a de multiples
termes d'argot dans le Bureau pour désigner un agent féminin:
"split tails" (littéralement "culs fendus"),
"skirts" (gonzesses), et, en Californie "breast feds"
(les Fed – pour fédéraux – à poitrine). Toutefois, plusieurs
agents féminins, quand elles furent questionnées, déclarèrent que
les agents soumis à un boulot stressant se lancent souvent des
piques et se taquinent mutuellement sans se soucier du sexe. Elles
affirment que les quolibets qui peuvent sembler sexistes au dehors
sont, en fait, juste ce à quoi il faut s'attendre. Cependant, même
ces agents se déclarent agacées d'être constamment désignée sous
le terme d'"agents féminins".
Le Bureau ne tolère pas
les rapports romantiques entre supérieur et subordonné, quoique les
relations consensuelles entre les employés de même rang soient
généralement acceptées. En fait, les agents sont encouragés à se
fréquenter. Ils sont officieusement poussés à vivre près d'autres
agents, à aller dans des soirées, et à sortir boire un coup après
le boulot. Les agents qui rentrent tous les jours directement chez
eux ont tendance à être perçus comme ne faisant aucun effort et
comme manquant de dévouement au Bureau.
L'Union des Agents du
FBI, quoique n'étant pas un vrai syndicat, se comporte pourtant de
la même manière, bien qu'il ne puisse négocier les salaires. Les
deux tiers des agents en font partie. Il y a également un groupe des
agents Noirs Américains, dénommé le BADGE.
Même si le Bureau n'est
plus aussi autoritaire qu'il ne l'était sous Hoover (quand les
agents n'avaient pas le droit de boire un café au bureau, cela
allant à l'encontre de l'image du surhomme travaillant dur),
l'organisation est encore très attachée au règlement et très
bureaucratique. On la dit souvent "cruelle", plaçant ses
règlements et sa bureaucratie avant les vrais employés. Même le
plus petit incident peut donner lieu à une enquête d'importance.
La discipline est le
domaine du Bureau de la Responsabilité Professionnelle (OPR, Office
of Professionnal Responsibility) qui examine les fautes sérieuses,
tel qu'un usage non autorisé des ressources du Bureau, et mène à
bien ses inspections. Il est supposé être indépendant et
impartial, et rend compte directement au Directeur. Les enquêtes de
l'OPR peuvent être initiées suite à des plaintes publiques, ou
même des renseignements anonymes.
Les fautes pour
lesquelles les agents peuvent être sanctionnés incluent:
* L'emploi abusif des
biens du Bureau, en particulier les voitures (la faute la plus
courante). Cela comprend les accidents de la circulation suite à une
faute de conduite, l'utilisation à des fins personnelles d'un
véhicule du Bureau, ou la conduite en état d'ivresse. Il est à
noter, cependant, que les agents peuvent souvent exhiber discrètement
leurs cartes professionnelles, la police pouvant faire preuve de
"courtoisie professionnelle" en les laissant partir avec un
avertissement plutôt qu'une amende pour excès de vitesse.
* Défaut de rapport
d'activité.
* Falsification de
rapports officiels du Bureau.
* Sortir son arme de
service au cours d'une querelle personnelle.
* Agresser un collègue
de l'agence ou un simple particulier.
* Passer des informations
sensibles du Bureau à une personne extérieure.
* Utiliser les dossiers
du Bureau pour obtenir des informations à des fins personnelles.
* Faire des remarques
désobligeantes sexuelles ou raciales.
* Obésité. Les Agents
sont tenus de déclarer leur poids tous les mois et sont soumis à
une visite médicale deux fois par an avant 40 ans, une fois par an
après 40 ans. Ne pas observer les exigences de poids du Bureau est
considéré comme un manquement aux conditions physiques exigées.
Les cas sont directement
traités par l'OPR uniquement lorsqu'ils impliquent les ASAC (Agent
Spécial en Charge Adjoint) ou au-dessus, auquel cas, c'est
l'Inspecteur en Charge (grade équivalent à Directeur Adjoint) de
l'OPR qui mène personnellement l'enquête. Quand les transgressions
impliquent des agents de grade inférieur, l'OPR nomme un
agent-inspecteur dans la Division en question ou le Bureau Régional,
et cet agent mène les interrogatoires en leur nom. Le rapport final
est ensuite compilé par l'OPR.
Le principal reproche
envers l'OPR est qu'ils prennent trop de temps pour remettre leurs
conclusions – environ quatre mois pour que la culpabilité ou
l'innocence puisse être établie, et, si une action disciplinaire
est préconisée, quatre mois supplémentaires seront nécessaires
pour déterminer quelle forme cette action prendra. Une fois qu'une
enquête de l'OPR est lancée, l'agent en question se retrouve
immédiatement stigmatisé. Durant les longs mois que cela peut
prendre avant l'établissement de son innocence, les rumeurs les plus
folles circuleront sans doute et les convictions personnelles à
propos de son innocence ou de sa culpabilité se forgeront.
Si l'OPR détermine qu'un
agent est coupable, la sanction est infligée par l'Unité
Administrative Sommaire (ASU, Administrative Summary Unit) de la
Division des Services Administratifs. Cette unité sanctionne aussi
les agents pour mauvais résultats ou manque de jugement – cas qui
ne sont pas sous la juridiction d'enquête de l'OPR. Cela prend 3-4
mois à l'ASU pour déterminer et prononcer l'action disciplinaire
appropriée, lesquelles incluent:
* Réprimande verbale
* Lettre de blâme
(placée dans le dossier personnel et qui peut avoir des conséquences
néfastes temporairement, mais a tendance à être oubliée après un
an ou deux).
* Période de probation
pour une durée spécifiée (généralement 6 mois).
* Suspension (variant de
quelques semaines à des mois, sans salaire).
* Transfert.
D'habitude, ce n'est pas
l'un ou l'autre. Les agents qui écopent d'une période de probation,
prennent aussi normalement une lettre de blâme avec elle. Un "lot
de quatre" ("Four bagger", NdT) désigne un agent qui
fait l'objet de la totalité des quatre actions disciplinaires pour
la même faute. Les agents sont normalement licenciés s'ils
commettent plusieurs fautes ou s'ils falsifient des faits au cours
d'une enquête. Le simple fait de mentir transforme toujours
l'infraction en la faute la plus lourde.
Les agents du Bureau font
partie du "Service d'Exception", une petite subdivision des
Services Civils, ce qui signifie qu'ils peuvent être licenciés et
sanctionnés avec une plus grande latitude que la plupart des autres
employés du gouvernement. Néanmoins, il y a un processus d'appel
qui est souvent utilisé.
Les agents ont leur
propre code de l'honneur. Ils dénonceront un collègue qui prend
part à des activités illégales puisque cela va à l'encontre du
credo du Bureau. Cependant, une erreur de discernement ou
l'excentricité sont considérés avec plus de clémence.
Toutes les Divisions sont
inspectées deux fois par an. Les inspecteurs, ainsi que des agents
d'autres Divisions ("location d'imbéciles", "rent-a-goon"
en VO), sont affectés temporairement à la Division pour observer
les opérations de l'intérieur, et ce pour une période pouvant
atteindre un mois. Même les plus petits Bureaux et les Divisions du
Quartier Général ont besoin de 10 à 15 agents d'inspection ainsi
que de 2 à 3 semaines. Tous les agents qui veulent faire carrière
au Bureau doivent faire un passage à l'OPR. Personne ne peut
atteindre le grade d'Agent Spécial en Charge (SAC) d'un Bureau
Régional sans avoir passé quelque temps à la tête d'une équipe
d'inspection de l'OPR.
Au cours de ces
inspections, toutes les anciennes affaires sont examinées, un audit
est réalisé, et les agences extérieures qui ont des relations avec
la Division sont interrogées. Les domaines contrôlés attentivement
sont l'usage des véhicules du Bureau, le traitement des preuves, les
violations du règlement, ainsi que l'existence de problèmes
personnels. A la fin, un rapport est compilé, indiquant les
insuffisances et suggérant des améliorations. Aucune Division n'a
jamais été considérée comme totalement incompétente, bien que
parfois une petite Unité ou une Section d'une Division ait été
pointée comme ayant besoin d'un net remaniement.
Le Bureau ne peut pas
enquêter sur n'importe quoi sans marcher sur les pieds des services
de police locaux. Beaucoup de cas sont, en fait, des affaires
locales, dans lesquelles le FBI ne peut intervenir sans y avoir été
invité de manière officielle. Pour passer sous la juridiction
fédérale du Bureau, un crime violent doit franchir les limites de
l'État ou violer l'une des 270 (environ) lois fédérales. Cela
inclut le cambriolage des banques couvertes par la Federal
Depositor's Insurance Corporation (Compagnie d'Assurance des Dépôts
Fédéraux) ainsi que le transport et recel d'objets volés
(particulièrement les voitures) à travers les frontières des
États. De plus, le Bureau mène de nombreuses enquêtes sur les
crimes violents en tant qu'équipe de soutien avec d'autres agences
de maintien de l'ordre. De toute façon, le FBI n'aime pas travailler
seul.
Normalement, le Bureau
n'entre pas en scène en prenant la tête des enquêtes locales en
cours. Le plus souvent, il apporte son savoir-faire, que ce soit en
"profiling" (profil psychologique, NdT), de par l'accès à
ses bases de données informatiques, ou en effectifs, et participe à
l'enquête de manière conjointe. C'est le cas en particulier lors
des crimes violents. Vers la fin du régime Hoover, le Bureau
Régional de New York avait mis en place une méthode de travail qui,
bien que secrète sur le moment, a depuis été reprise largement
(Hoover ne l'aurait sans doute pas approuvée). A la suite des
nombreuses guerres de services entre le Bureau et les autorités de
New York, une politique de coopération fut encouragée dans le
traitement des affaires. Quand le temps de l'arrestation était venu,
sans se soucier de qui l'avait permise, le NYPD s'en attribuait le
mérite vis-à-vis des "huiles". Ensuite, quand l'affaire
était portée en justice et débattue, le Bureau s'en accordait le
mérite afin de garantir la condamnation. Néanmoins, les forces de
police locales perçoivent souvent le Bureau comme trop autoritaire,
arrivant à la dernière minute pour s'attribuer le mérite des
résultats du travail de routine moins prestigieux que les détectives
locaux ont réalisés, et sollicitant des tas d'informations tout en
en fournissant peu en retour.
Même lorsque des crimes
se rapprochent du domaine de la juridiction fédérale, le Bureau
examine rarement les affaires qui impliquent des criminels seuls ou
les activités criminelles isolées. La pensée dominante est que les
ressources du Bureau sont mieux utilisées en poursuivant le crime
organisé et les plus grands complots. L'exception la plus courante
concerne les tueurs en série, qui poussent souvent les forces de
police locales à demander l'assistance du Bureau. Les affaires
importantes on tendance à prendre des noms de code ou des sigles.
Les agents du FBI ont
rarement l'autorisation d'agir seuls sur une affaire du début à la
fin. Souvent, ils sont appelés après que les autorités locales
aient traité le lieu du crime et qu'en fin de compte elles passent
le résultat de leurs investigations par le biais du Bureau pour que
d'autres agissent. Dans les rares occasions où un agent se présente
avec des preuves ou des témoignages justifiant l'ouverture d'une
nouvelle enquête, il peut soumettre un Formulaire 302 au Département
de la Justice pour obtenir un numéro d'enregistrement de l'affaire
ainsi que l'attribution de ressources.
Il est important de noter
que les agents du Bureau n'ont aucun pouvoir d'arrestation en dehors
du cadre des affaires officielles. Quand ils exercent en qualité
d'enquêteurs sur une affaire, ils peuvent montrer leurs
accréditations et espérer recevoir (dans la limite du raisonnable)
"carte blanche". Toutefois, quand ils ne sont pas de
service, il leur est interdit d'utiliser leurs accréditations pour
obtenir un avantage personnel ou pour mener des enquêtes
personnelles. Prendre part à de telles activités constitue une
faute grave, trahissant les credo les plus élémentaires du FBI.
Aujourd'hui, les agents
reçoivent l'une des armes de service suivantes: SIG Sauer 225, 226,
ou 228 (SIG étant l'acronyme pour Schweizeriche Industrie
Gessellschaft, ou Compagnie Industrielle Suisse). Celle-ci est
déterminée par l'instructeur de tir des agents à Quantico en
fonction de l'arme que les agents ont le mieux maniée lors de leur
formation initiale. Les agents peuvent acheter leur propre pistolet
pour l'utiliser en service, mais il doit obligatoirement être un SIG
Sauer, un Smith & Wesson ou un Glock (les Glock n'ont été agréé
que récemment). L'agrément est fonction de la fiabilité et de la
sécurité de fonctionnement comme déterminé par le Bureau. Si un
agent utilise une arme personnelle, c'est le Bureau qui en assure
l'entretien. Les agents n'ont pas le droit d'entretenir leurs armes
eux-mêmes, ni d'utiliser des services extérieurs au Bureau pour
l'entretien. Toutes les armes de poing homologuées par le Bureau
sont des pistolets automatiques, pas des revolvers. Comme dans la
plupart des agences de police, les agents portent généralement sur
eux en permanence leur arme de service.
Après la formation
initiale à l'Académie, les agents doivent se soumettre à des
qualifications au stand de tir toutes les six semaines. Ce sont des
tests très rigoureux qui incluent toutes les armes qu'ils peuvent
être amenés à utiliser (c'est-à-dire, les fusils d'assaut ainsi
que les fusils à pompe). Les stands de tir sont situés au Quartier
Général et à Quantico.
En dépit de toute leur
formation, les agents du Bureau ont rarement l'occasion de sortir
leurs armes. Le Bureau hérite généralement de l'enquête bien
après que le crime se soit produit, et que le lieu du crime soit
traité. Ils ont l'autorisation d'user de leurs armes uniquement en
cas de nécessité – quand ils estiment que "le sujet à de
telles mesures pose un danger de mort imminent ou de blessure
physique grave envers un Agent Spécial ou tout autre personne."
Chaque fois que c'est possible, les règles veulent qu'un
avertissement verbal soit lancé avant d'ouvrir le feu sur un
suspect. Toutefois, si un agent choisi d'ouvrir le feu, les
instructions sont de tirer pour tuer. Comme un instructeur de
Quantico disait: "Il serait prétentieux de supposer que vous
êtes assez bons tireurs pour les blesser. Plus probablement vous le
manquerez, et la cible sera libre de tuer la menace.
Chaque fois qu'un coup de
feu est tiré "sous le coup de l'émotion", il doit pouvoir
être justifié. Un formulaire approfondi doit être rempli en triple
exemplaire pour justifier l'action, une erreur de jugement pouvant
coûter sa carrière à un agent. L'OPR désapprouve les fusillades
gratuites, et a tendance à lancer de longues et traumatisantes
enquêtes à leurs propos. Il est intéressant de noter qu'une étude
menée au milieu des années 80 sur les Troubles Nerveux
Post-Traumatiques (PTSD en VO, Post Traumatic Stress Disorder) dont
ont souffert les agents impliqués lors de fusillades a montré que
la plus grande partie de la tension nerveuse est venue de l'enquête
qui a suivie plus que de l'incident en lui-même.
Contrairement à ce que
montrent la télévision et le cinéma, peu d'affaires impliquent
qu'un agent se retrouve dans une situation nécessitant qu'il sorte
son arme de service. Environ 80 pour cent du temps d'un agent est
consacré à l'étude ou la compilation de paperasseries. Quand une
action directe violente est nécessaire (et c'est normalement le
domaine des équipes SWAT de terrain), ils dictent normalement les
règles d'engagement. Le Bureau choisit l'heure et le lieu, et se
déplace avec une force écrasante. Largement surpassés en nombre,
et pris par surprise, les criminels se rendent normalement de façon
pacifique et sans résister. En conséquence, peu d'agents meurent
dans l'exercice de leurs fonctions.
Perdre son arme de
service expose à une lettre de blâme immédiate, et est signalé au
bureau du Directeur. Cela peut avoir de sérieuses implications sur
la carrière de l'agent, en particulier si cette arme refait surface
par la suite en relation avec un crime.
Les moyens de transport
du Bureau (voitures de fonction) sont désignés sous une variété
de noms, incluant "bucars" (littéralement, bu: Bureau –
cars: voitures), "busteeds" (coursiers du Bureau), et
"bucs"(prononcer byoo-SEES). Leur usage est strictement
réglementé. En effet, l'une des fautes professionnelles les plus
communes parmi les agents concerne l'utilisation abusive des
véhicules du Bureau. Les agents ont l'autorisation de prendre leur
voiture de fonction à la maison seulement s'il y a des chances
raisonnables qu'ils en aient besoin pour travailler après les heures
de travail du Bureau.
Les voitures du Bureau
sont banalisées, avec aucun signe extérieur qui puisse trahir leur
affiliation. Elles sont toutefois dotée d'un gyrophare rouge "Kojak"
qui peut être sorti et monté sur le tableau de bord, d'une sirène,
d'un système de haut-parleurs, d'une radio cryptée, d'un téléphone
cellulaire, ainsi que d'un support pour fusil à pompe situé sous le
plafond. Les fusils à pompe sont gardés sous clé dans le coffre et
placés dans le support uniquement lorsqu'une arrestation est
planifiée. Les voitures sont spécialement préparées avec des
suspensions raffermies et des moteurs gonflés.
Le Bureau dispose
également d'une centaine d'aéronefs (les "bubirds",
oiseaux du Bureau), aussi bien à voilure fixe (avions) qu'à voilure
tournante (hélicoptères), à travers le pays. Les pilotes du
Bureau, qui sont aussi des agents, ont l'autorisation de voler sans
feux de signalisation la nuit, et tous les aéronefs sont dotés
d'équipements de vision nocturne issus de l'armée.
Bizarrement, même avec
ses énormes bases de données informatiques et son équipement de
surveillance à la pointe de la technologie, le Bureau demeure encore
très rudimentaire dans d'autres domaines de la technologie. Il exige
encore que ses agents enregistrent leurs rapports sur cassette audio
pour une transcription ultérieure, ou pour les dicter aux
secrétaires. Il ne forme pas ses agents à l'utilisation du
traitement de texte, étant persuadé que de tels équipements les
lieraient à leurs bureaux aux dépends du dynamique travail
d'enquête devant être effectué. Par conséquent, très peu sont
dotés d'ordinateurs, bien qu'il y ait un mouvement au sein du Bureau
pour rectifier cela. Dans l'état actuel des choses aujourd'hui, seuls les cadres supérieurs sont autorisés à utiliser
les e-mails pour les messages internes, et, en général, il y a
seulement un ordinateur pour quatorze agents environ. En outre, pour
des raisons de sécurité, très peu de terminaux informatiques du
Bureau sont pourvus d'un accès à Internet. La plupart des agents
peuvent seulement envoyer des e-mails via l'Intranet du Bureau.